dessin décliné en 6 coloris (3 coloris sur fond lin beige / 3 coloris sur fond lin blanc)
Une fois le nombre de cylindres déterminé (soit le nombre de couleurs que compte le dessin obtenu grâce àla réduction de couleur), suit l’étape de la mise en couleur ou coloration.
Les designers textile font une recherche de coloris sur les logiciels de coloration professionnels comme ceux de Ned Graphics (easy coloring), AVA CAD/CAM, ou encore de Pointcarré. Les logiciels de graphistes Photoshop et Illustrator plus accessibles permettent eux aussi de décliner facilement le motif en plusieurs couleurs.
Les gammes de couleurs étudiées et mises au point sont fonction de la tendance de la collection, des influences extérieures, de la saison.
Les variante de couleurs / Les coloris
Un dessin imprimé est souvent décliné en plusieurs ambiances de couleurs appelées variantes de couleurs ou coloris. Il est habituel de retrouver un dessin proposé en 3 ou 4 coloris. Il est aussi courant qu’un dessin à succès soit soumis à une nouvelle coloration la saison suivante ou plusieurs années après sa première édition pour être remis au goût du jour.
dessin (4 couleurs) décliné en 6 variantes de couleurs avec un logiciel de coloration (colonne de gauche : coloris hiver / colonne de droite : coloris été)
La prochaine étape sera la réalisation d’un mapping ou simulation du motif sur une photo de produit fini pour notamment aider les stylistes ou les designers textile à finaliser leur choix de coloris.
Résumé de l’impression aux cadres ou numérique d’un motif :
dessin séparé en 10 couleurs, 1 fichier numérique par couleur
Lorsque le dessin textile est mis au rapport par le designer textile, vient l’étape de la réduction de couleurs du motif.
Celui-ci doit être réduit en nombre de couleurs pour pouvoir être gravé sur des cadres plats ou des cylindres puis imprimé (impression à cadres plats ou à cadres rotatifs). Les couleurs du motif sont séparées les unes des autres. On parle alors de séparation des couleurs. On obtient alors un fichier numérique par couleur, chacune des couleurs sera représentée en noir sur fond blanc (ce qui correspond au cliché ou typon pour les gravure traditionnelle qui n’utilise pas la méthode numérique).
Concrètement, dans le cas d’une impression sérigraphique (à cadres plats ou à cadres rotatifs), une couleur correspond à un cylindre ou à un cadre plat. La superposition de tous les cadres permet d’obtenir l’image finale qui va être imprimée.
En moyenne, pour l’habillement et l’ameublement on utilise 12 couleurs maximum. Le nombre de cylindres utilisés peut engendrer un coût plus ou moins important. Moins on utilisera de cylindres et moins chère sera l’impression du tissu.
Cette étape de réduction de couleur permet aussi de décliner facilement le motif dans plusieurs coloris lors de l’étape de la coloration.
La réduction de couleurs ne sera pas nécessaire dans le cadre d’une impression numérique : cette technique permet d’imprimer des photos ou des motifs composés de beaucoup de couleurs.
Résumé de l’impression aux cadres ou numérique d’un motif :
Suite à l’achat ou à la création d’un dessin, le designer textile crée la répétition du dessin pour obtenir ainsi un motif qui se répète de façon infini. C’est ce qu’on appelle la mise au rapport ou la mise au raccord. La prochaine étape sera la réduction de couleurs du motif.
La mise au rapport / mise au raccord
La mise au rapport permet d’obtenir un motif qui se répète sans délimitation, sans rupture ni soudure avec un rythme visuel, régulier ou irrégulier. Les côtés du motif correspondent parfaitement lorsqu’il est dupliqué et juxtaposé. Il pourra ainsi être imprimé sur toutes les tailles de surface, de façon illimité.
Pour rappel, il existe plusieurs types de motif textile : le motif all-over, le motif semi-placé et le motif placé. Pour plus d’information, consultez l’article Le motif textile : all-over, semi-placé et placé
La répétition du motif a un nom selon le sens de répétition :
dans le sens de la hauteur : le rapport
dans le sens de la largeur : le raccord
Les types de répétitions
Il existe de multiples façons de répéter un motif parmi lesquelles on distingue :
le rapport droit (il se répète de manière rectiligne)
le rapport sauté
horizontal (il se répète en quinconce horizontalement, sur la hauteur)
vertical (il se répète en quinconce verticalement, sur la largeur)
la répétition en miroir
la répétition en diamant
etc
Dans les faits, on utilise souvent un rapport sauté d’un demi qui équivaut à une répétition du motif en quinconce. Le décalage entre chaque ligne est d’un demi motif pour que la répétition créée soit équilibrée.
répétition en diamant // répétition en miroir avec un rapport sauté horizontal // répétition en miroir avec un rapport droit
La taille du motif
Dans le cas d’une impression traditionnelle à cadre rotatif, dite aussi impression au cylindre ou impression rotative, la taille d’un motif dépend de la taille des cylindres qui seront utilisés pour l’impression du motif. Ceci ne sera pas vrai pour une impression numérique qui n’impose pas de limite dans les tailles de motif puisqu’elle n’utilise pas de cylindres d’impression.
cylindres pour l’impression rotative
Le rapport
Le rapport désigne l’unité de base de la répétition dans le sens de la hauteur du tissu. Sa taille est fonction de la circonférence du cylindre utilisé ensuite pour l’impression. Le rapport du dessin est alors un sous multiple de cette mesure.
Par exemple, pour un cylindre de 64 cm de circonférence (taille la plus répandue), le rapport (donc la hauteur du motif) peut être de :
64 cm
32 cm (½ de 64 cm)
21,33 cm (⅓ de 64 cm)
16 cm (¼ de 64 cm)
12,8 cm (⅕ de 64 cm)
10,66 (⅙ de 138 cm)
8 cm (⅛ de 64 cm)
etc
Le raccord
Le raccord désigne l’unité de base de la répétition dans le sens de la largeur du tissu. Sa taille est fonction de la longueur du cylindre soit en général 140 cm ou 160 cm voire 280 cm (surtout pour les tissus d’ameublement).
On calcule le raccord en soustrayant la lisière* (bordures du tissu) à la longueur du cylindre.
Par exemple, sur une base de tissu de 140 cm avec des lisières de 2 cm on obtient un raccord de base de 136 cm.
La taille du raccord peut être un sous-multiple de la largeur du cylindre moins les lisières donc dans ce cas, un sous-multiple de 136 cm.
Le raccord (donc la largeur du motif) peut être de :
136 cm (on obtient un rapport semi placé, voir l’explication ci-dessous)
68 cm (½ de 138 cm)
45,33 cm (⅓ de 138 cm)
34 cm (¼ de 138 cm)
27,2 cm (⅕ de 138 cm)
22,66 cm (⅙ de 138 cm)
etc
Combinaisons rapport-raccord
Après avoir calculé le rapport et le rapport, on peut ainsi obtenir une multitude de combinaisons de rapport et de raccord qui donneront des tailles de motif variés :
64 cm (hauteur : le rapport) x 68 cm (largeur : le raccord)
64 x 34
32 x 68
32 x 17
etc
Sur un rapport/raccord de 64 x 68, cela signifie que le dessin de répète 2x sur la largeur du tissu, 4x pour un 64 x 34, etc…
On peut combiner à l’infini les rapports-raccords tant les sous multiples sont respectés.
Dans cet exemple, la taille de ce motif all-over, qui a un rapport sauté de un demi, est de 21,33 cm x 19,42 cm. Le motif a un rapport de 21,33 cm (hauteur) et un raccord de 19,42 cm (largeur).
Lorsqu’un dessin est placé sur toute la laize** (toute la largeur du tissu) avec une hauteur qui correspond à la circonférence du cylindre ou qui en est un sous-multiple, on parle de rapport semi placé. On dit que le motif est un motif semi-placé (voir des exemples).
Par exemple avec une circonférence de cylindre de 64 cm, on obtient un motif de :
64 cm de hauteur x 136 cm de largeur (hauteur = 1 circonférence)
32 cm de hauteur x 136 cm de largeur (hauteur = ½ circonférence)
21,33 cm de hauteur x 136 cm de largeur (hauteur = ⅓ circonférence)
16 cm de hauteur x 136 cm de largeur (hauteur = ¼ circonférence)
etc
Exemple de développement d’un motif semi-placé pour une nappe (la hauteur du motif correspond au rapport du motif, la largeur correspond au raccord) :
Les apprêts sont une série d’opérations que subissent les textiles ou articles confectionnés dans le but de modifier leur apparence, leur surface, leur toucher ou leurs propriétés (exemple : gaufrage, moirage, mercerisage, traitement antitâche, antistatique, ignifugation, azurage, …).
Il existe deux catégories d’apprêtage :
les apprêts mécaniques : ces traitements modifient la surface, le toucher ou l’apparence d’un tissu par l’action physique de machines. Le textile devient plus moelleux, plus doux, plus brillant, plus lisse… Le textile passe dans des cylindres chauffants ou non, gravés et recouverts de brosses métalliques (émerisage, calandrage, gaufrage, cloquage, moirage, grattage, foulage, tondage, sanforisage, frappage, froissage, encollage).
gaufrage
les apprêts chimiques : ces traitements apportent des propriétés particulières aux étoffes par le dépôt de produits en dispersion, en émulsion ou en suspension sur la matière textile. Il est possible de répartir les apprêts chimiques en quatre groupes : les apprêts de tenue à l’usage qui ont pour but d’améliorer la durabilité du produit textile et de faciliter les opérations d’entretien courant (lavage et séchage), les apprêts de protection qui visent à protéger le produit textile en fonction de sa nature propre et de son environnement futur (hydrofugation, imperméabilisation, oléofugation, antitaches, antistatique, etc), les apprêts organoleptiques agissant sur un organe des sens et donc ayant une action à caractère purement subjectif (apprêt de charge et de raidissage, apprêt de garniture, apprêt de modification du toucher, apprêt d’adoucissage, etc) et enfin les autres apprêts qui ne figurant pas dans les trois catégories précédentes mais qui peuvent néanmoins apporter des propriétés bien précises comme l’aptitude à la confection, l’azurage optique, la micro-encapsulation.
Le dessin textile (ou maquette textile) est l’image primaire qui deviendra le motifappliqué sur le support final (textile pour l’habillement, le linge de maison, l’industrie, etc.). Pour une impression traditionnelle (que nous distinguons de l’impression digitale), la maquette textile passe par plusieurs étapes avant de devenir le motif final :
– la mise au rapport (pour que le motif puisse se répéter)
– la réduction de couleur (suivant le nombre de cylindres souhaités)
La maquette est présentée généralement sur un support papier, peint ou imprimé ou bien sur tissu, peint, sérigraphié, brodé, etc…
maquette textile sur tissu
Elle est le plus souvent mise au rapport dès sa création. Les motifs placés (non mis au rapport) sont aussi proposés sur le marché et sont destinés aux housses de couette placées, t-shirts, etc. Ils peuvent être mis au rapport ultérieurement par le designer textile si besoin est.
La maquette peut être créée directement au sein du bureau de style / bureau de création par un designer textile ou par un dessinateur extérieur.
Les maquettes peuvent être achetées aux dessinateurs aussi bien en France qu’à l’étranger.
A chaque collection, l’entreprise contacte généralement les dessinateurs avec lesquels elle a l’habitude de travailler (studio de dessins, freelance). Elle peut aussi faire appel à d’autres dessinateurs trouvés par exemple sur les salons professionnels.